Le
Corbeau et le Renard
Maître Corbeau, sur un arbre
perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur
alléché,
Lui tint à peu près ce langage
:
"Hé ! Bonjour, Monsieur
du Corbeau.
Que vous êtes joli ! Que vous
me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes
de ces bois. "
A ces mots le Corbeau ne se
sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse
tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit
: "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui
l'écoute :
Cette leçon vaut bien un
fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on
ne l'y prendrait plus.
C’est avec cette phrase ô
combien sensée que s’arrête la fable et commence la vraie vie : « Allez
! » comme dit souvent Joyce Meyer après une évidence apparue dans ses
prêches.
Le corbeau, honteux, confus,
piétiné, blessé, ravagé, dupé, trompé, manipulé, abusé, choqué, égratigné, floué,
s’est juré qu’on ne le prendrait plus à ce jeu, fini. Et Dieu sait que lorsqu’on
fait serment à soi-même, ce n’est pas de la blague… ça n’arrivera plus, that’s
it !
Mais franchement, le corbeau aussi,
quelle idée de montrer sa belle voix et ses belles manières à l’autre qui n’en
avait rien à faire. Tout ce qui l’intéressait, lui, c’était le fromage…
C’est à se demander d’ailleurs
s’il l’a toujours, ce fromage !
La moralité séculaire et qui
circule depuis tous ces siècles c’est que tout flatteur vit aux dépens de celui
qui l’écoute, qui le croit. C’est quand même terrible hein.
La chose dont on ne parle pas
beaucoup c’est le fait que le corbeau réalise qu’il a beau être petit par
rapport au renard, et tout noir, eh bien il a des ailes ! Il est capable de voler,
prendre de la hauteur, toucher et sillonner le ciel, et, de cet endroit précis
voir combien le renard devient petit, tout petit, plus petit que lui.
Aux lendemains des 53 ans de
la fête d’indépendance congolaise, il est important de se questionner et se
positionner : corbeau ou renard ? On a vite intérêt à opter pour la
mentalité de l’envol et arrêter de prétexter à chaque fois cette histoire de
fromage… y a d’autres aliments dans le ciel, suffit de s’élever un peu. On
chante souvent ce fameux hymne national, le « debout Congolais »,
mais où est-ce qu’on est debout ? En que faisant ? On a du mal à se créer un
lobbying congolais juste parce qu’on est encore dans les « vous les ba…
quelque chose » ! On gaspille de l’énergie à se pointer du doigt, et
pendant ce temps tous les renards qui nous entourent jubilent, prennent nos
fromages et se frottent les mains. Et comme on reste connecté dans nos petites luttes
claniques et tribales, on ne voit pas qu’il y a plein d’aliments en dehors du
fromage…
Prendre de la hauteur et se
jurer que plus jamais aucun flatteur ne vivra à nos dépens :
« Debout Congolais,
Unis par le sort, unis dans l’effort
pour l’indépendance
Dressons nos fronts, longtemps
courbés,
Et pour de bon, prenons le
plus bel élan, dans la paix
Ô peuple ardent
Par le labeur, nous bâtirons un
pays plus beau qu’avant, dans la paix
Citoyens, entonnez l'hymne
sacré de votre solidarité
Fièrement, saluez l'emblème
d'or de votre souveraineté
Don béni, Congo !
Des aïeux, Congo !
Ô pays, Congo !
Bien aimé, Congo !
Nous peuplerons ton sol et
nous assurerons ta grandeur
Trente juin, ô doux soleil
Trente juin, du trente juin
Jour sacré, soit le témoin,
Jour sacré, de l'immortel
Serment de liberté
Que nous léguons
À notre postérité
Pour toujours »
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