J’aimais chez toi ce côté romantique, fragile…
J’aimais ta finesse, ta délicatesse, cette
façon de t’abandonner à moi
J’aimais ce côté respectueux et pourtant
voluptueux…
Avec toi le temps se suspendait à mes désirs,
à mes fantasmes…
On aurait pu s’entendre…
Mais un mur s’est élevé entre nous
Une muraille de méfiance
Entre nous, il y a tous ces morts, toute
cette violence
Entre nous, il y a ton silence et ton absence
face à ma détresse
Même si tu n’y peux rien, ce sont les tiens
qui l’ont fait
Mes larmes se sont taries, ma voix s’est tue,
incapable de dire pourquoi cela nous est arrivé
Mon cœur s’est fermé à toi, gardant prisonnière
dans son palais la chimère d’une histoire d’amour improbable
On aurait pu s’entendre…
Mais le pont s’est brisé
La bombe de la convoitise de nos richesses l’a
fait sautée
La folie et l’inconscience de tes dirigeants
a guidé leur main
Le soir tombe et l’obscurité pénètre l’horizon
de nos relations
Je ne saurais plus désormais où j’en suis
avec toi
Un jour peut-être…
Mais ce soir, je garde ma porte fermée et je
tente de guérir mes plaies…
On aurait pu s’entendre…
Gaston
Bula Mumbu
Août
2012
(Une
pensée sur ma difficulté à envisage une relation avec ceux qui sont en face de
nous dans cette guerre qui sévit à l’Est du Congo. J’ai un aveu à faire et il m’est
fort personnel…mais tu peux le partager petite-sœur, depuis le temps !)
Voilà, c’est fait. Beau texte de mon frère encore
d’actualité plus d’an après sa rédaction…
La photo a été retravaillée par une amie en
rajoutant le Congo dans le parcours de la « faucheuse »… joli travail
CMK !
Pour le reste, djo : « Tabala-yi »…
et que chacun fasse sa part.