La paix.
La tranquillité.
La quiétude. Au Congo et partout ou des hommes
violent au nom de je-ne-sais-quoi.
J’étais membre de jury catégorie documentaire
durant le 31e festival Vues d’Afrique. S’il y a un documentaire que
je peux vous suggérer c’est le gagnant, « L’homme
qui répare les femmes – la colère d’Hippocrate » et la mention, « Rwanda,
la vie après – paroles de mères »…
S’il y a des gens qui pensent juste qu’on
exagère en parlant de viol, ou qui sont contents de leur vie en 3D sur les
réseaux sociaux, allez-y regarder ces documentaires.
Moi j’ai réalisé que donner la vie c’est
quelque chose d’extraordinaire. Être enceinte c’est quelque chose. Et on le
célèbre dans un couple d’amour d’une certaine façon, alors imaginez qu’on vous
ait violé par plusieurs gars, et vous donnez quand même la vie, une vie chérie
finalement aimée et protégée par vous… c’est juste wow !
Prix
Sakharov 2014, le docteur Mukwege est internationalement connu comme l’homme
qui répare ces milliers de femmes, violées durant 20 ans de conflits à l’Est de
la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la
planète mais au sous-sol extrêmement riche. Sa lutte incessante pour mettre fin
à ces atrocités et dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables dérange, au
point d’être l’objet d’une nouvelle tentative d’assassinat, à laquelle il
échappe miraculeusement. Menacé de mort, ce médecin pasteur au destin
exceptionnel vit dorénavant cloîtré dans son hôpital de Bukavu, sous la
protection des casques bleus. Mais il n’est plus seul à lutter. À ses côtés,
ces femmes auxquelles il a rendu leur intégrité physique et leur dignité sont
devenues, grâce à lui, de véritables activistes de la paix, en quête de
justice.
Quant aux paroles des mères, la réussite du
réalisateur a été de faire parler les enfants nés des viols du génocide
rwandais de 1994… Ils ont 20 ans et s’expriment en parlant des relations
difficiles avec leurs mères, leur mal-être, l’incompréhension d’être l’objet de
tant de rancœur, puis la découverte : « je suis le fruit du viol »…
Les femmes s’expriment en kinyarwanda et les
silences ne sont aucunement dérangeants, au contraire ! Ils apportent un plus
dans le récit de ces mères qui ont se relever et élever leurs enfants avec
dignité. Et leurs paroles transcendent leurs frontières, leurs origines, leurs
cultures, pour aller toucher toutes les femmes et les humains dans le monde qui
vivent cette aberration qu’est le viol, quel qu’en soit le contexte. Oui, il y
a des zélés qui contextualisent le viol !!!
Six
femmes violées dès avril 1994 racontent leur calvaire : viol, grossesse,
accouchement, errance, condamnation à vivre avec un être issu de la barbarie
des hommes. Vingt ans après, on peut suivre, entendre ces femmes et leurs
enfants devenus adultes…
Il y a des problèmes plus réels dans ce monde !
Ouvrons les yeux.
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