Bonne année à chacun
en plein fin mars !
Au lieu de continuer
de rabâcher tout le monde avec mes excuses de présence-absence sur la toile, je
vais vous avouer : ma plus belle œuvre est née le jour de mon anniversaire
! Un superbe clin d’œil de la Providence…
Alors, depuis, je
suis au service de son altesse mon adorable bout de chou, je lui suis
totalement dédiée !
Alors de chez nous, je
reste tout de même connectée aux nouvelles.
Celles du Congo
surtout, l’autre chose pour laquelle je vibre.
Ces deux évènements
mis ensemble me font sourire ces temps-ci. Je ne suis pas en quête de rire de l’ironie
du sort, non, je suis carrément en train de le faire, je ris de l’ironie du
sort. Ce n’est donc pas une quête, c’est un fait : mon état actuel.
Je trinque au sort, qui
ne cesse de me faire des clins d’œil depuis un bon moment maintenant… J’ai
réussi mon parcours-papillon.
Et je ne remercierai
jamais assez les emmerdeurs de vie que j’ai connus, vous m’avez donné encore
plus de plomb dans mon mental.
J’emprunte ici les
mots d’Éric Célérier du Top Chrétien :
« Vous connaissez sans doute le processus de
croissance du papillon. C'est l'une des transformations les plus fascinantes
que nous offre la nature.
Tout commence avec une petite larve qui devient chenille...
une chenille qui se tisse une habitation temporaire.
Cette habitation semble être un lieu où rien ne se passe
(vu de l'extérieur), presque un endroit de mort, sans mouvement, sans bruit...
mais pas sans vie...
Quelques jours passent et tout à coup la vie jaillit et
quitte le cocon. Une paire d'ailes magnifiques déchire le ciel et contribue à
la beauté de la création.
Saviez-vous, que si l'on ouvrait le cocon
"artificiellement" pour aider le papillon à en sortir, celui-ci
mourrait ?
C'est ce processus de lutte pour quitter la chrysalide qui
permet aux ailes de se fortifier, d'être assez solides pour affronter ensuite
les éléments naturels, le vent, la pluie et tout ce à quoi le papillon devra
faire face au cours de sa vie. Ce passage clé de "la chrysalide" est incontournable
et essentiel à la préparation de cette créature. »
Parallèlement à mon
sourire, je me questionne sur l’avenir du monde, avec tous les attentats qui se
multiplient à travers le monde. On a beau contourner, tripatouiller, l’heure du
bilan sonne toujours. À la fin d’une année, à son début, à l’occasion d’un
anniversaire, à l’occasion de rien, à la suite d’une disparition.
2016 est une année de
bilan pour le Congo dit démocratique.
Pour le monde tout
court.
Vous avez dit
mondialisation ? Hum.
Tous les compteurs
devraient retourner à zéro…
Beaucoup ne sont pas
prêts, encore.
Dans mon entourage et
famille, je repars de zéro également. En prenant les nouvelles de ceux qui
comptent. Pas via un « like » incompréhensiblement imbécile sur
Facebook, mais en vrai, en décrochant mon téléphone ou quand c’est possible, en
personne.
C’est seulement comme
ça qu’on pourrait vraiment s’en sortir. Témoigner notre affection à nos
proches. Pour que lorsqu’ils disparaissent, aussi brutalement comme ceux qui
sont morts lors des attentats à Bruxelles, nos regrets, notre chagrin ne se
transforment pas en remords.
« Reposez en paix Sabrina, Yves, et vous tous qui êtes
partis si brutalement… »
C’est ici que je
voudrais placer le texte de ma cousine Fleur Thambwe aka Fifi. J’ai évidemment
sa permission pour le diffuser… Il parle du Congo, dans la mondialisation, avec
pour sujet l’intégrisme, de façon très humoristique, un moyen de traverser nos
douleurs :
« Je fais ma valise avec grande joie !!!
J'ai l'impression que finalement, on est plus en sécurité,
à Kinshasa, entre nos policiers/militaires mal lunés et nos kulunas.
J'étais à Paris, le 13 novembre. Je vis en Belgique.
Il y'a une marche contre la peur, organisée le 27 mars.
Je n'irais pas marcher, j'ai peur.
Je vais à Kinshasa, là-bas, les djihadistes n'ont pas le
temps de chercher comment faire les bombes, et où aller s'exploser.
Il faut de l'électricité pour confectionner la bombe, donc
avec la SNEL, là, et le délestage, ça va être tellement compliqué que ta bombe,
c'est dans ta main qu'elle va exploser.
Et puis quand, au bout de 4 mois, tu as fini la bombe, tu
veux la mettre dans le taxi, laisse seulement. Les taxis sont fous et les
taxi-bus ont les esprits de mort ! D’ailleurs, non seulement, tu n'as pas de
place pour tes valises, mais en plus, vous allez faire l'accident avant que tu
n'ailles faire l'explosion.
Admettons, tu as pris le taxi privé, tu veux mettre la
valise dans le coffre. Tu ouvres le coffre, soit c'est un grand trou et tu vois
déjà comment la valise va tomber sur le sol, soit le taximan a été au marché le
matin même et dans le coffre, il y'a sa chèvre, ses poulets et son pondu. Tu
fais comment avec ta valise ?
Bon, tu as enfin réussi à trouver une voiture, tu es en
route pour l'explosion. Sauf qu’avec les embouteillages sur le boulevard, tu ne
vas jamais arriver !
Et si ce ne sont pas les embouteillages, ta voiture s'est
noyée à cause des montées d'eau de pluies, qui ne s'évacue pas. La bombe a pris
l'eau. Elle ne va plus péter.
Bon, tu as passé tout ça, tu as séché la bombe même, tu es
en route pour N’Djili, mais embouteillage entre Limite-Massina-N’Djili. Donc, tu
essayais d'aller faire exploser la bombe à N’Djili, tu es déjà fatigué, en
arrivant.
Tu laisses seulement !
Et j'ai même oublié de préciser, au cas où le gars préfère
la ceinture explosive à la bombe dans la valise. Soit, il ne fera pas deux
mètres avec, tellement la chaleur va frapper la lourdeur de la ceinture. Soit il
ne dépassera jamais Bandal ou Lemba, où on va le couronner... Roi des Sapeurs !!!
À Kinshasa, les djihadistes sont moins costauds que le
système kinois, hein. Nous au moins, on
est habitué… LOL ! »
Merci Fleur.